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La notion d’amitié existe peu dans le Nouveau Testament, au sens où nous la comprenons à l’époque actuelle, après Montaigne qui, parlant de La Boétie, la concevait comme une prédilection inexplicable, « parce que c’était lui, parce que c’était moi ».
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Auteur | Assaël Jacqueline |
La notion d’amitié existe peu dans le Nouveau Testament, au sens où nous la comprenons à l’époque actuelle, après Montaigne qui, parlant de La Boétie, la concevait comme une prédilection inexplicable, « parce que c’était lui, parce que c’était moi ».
Les auteurs néotestamentaires se trouvent à la croisée de trois influences : celle de la pensée hébraïque qu’ils ont en héritage, celle de la Grèce dont ils utilisent la langue, et celle de la latinité, au contact de l’occupant romain. Or ce n’est que dans le vocabulaire latin, finalement, que l’amitié, amicitia, est étroitement reliée à l’amour, amor, et qu’elle relève de la catégorie du sentiment. En hébreu et en grec, les mots expriment plutôt l’idée d’une association, en vue d’une réalisation commune.
Jacques s’intéresse à la relation d’amitié qui s’établit entre Dieu et le croyant, Luc espère que des relations humaines s’instaurent qui dessinent les contours d’une société universellement accueillante ; seul Jean en vient à évoquer la douceur d’un partage très personnel de sentiments. Cette diversité nous amène à chercher à situer notre propre point de vue. Qu’est-ce que l’amitié pour nous ?
L’importance de cette notion dans une théologie chrétienne apparaît spécialement chez Jean, où l’amitié est définie comme un accomplissement de l’humain, quand l’amour aboutit à une action commune pour faire advenir le règne de Dieu. L’analyse littéraire de certains de ses textes fait émerger la puissance de cette vertu supérieure à tout.
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